
Le château de Shimabara, situé au centre de la ville de Shimabara dans la préfecture de Nagasaki, fait face à la mer d’Ariake et a pour arrière-plan le mont Unzen. Il s’agit d’un château de plaine typique de l’époque d’Edo. Également connu sous les noms de Moritake-jō ou Takaku-jō, il a été désigné site historique national. Sa configuration adopte un plan rectangulaire de type renkaku (enceintes reliées), et il est renommé pour ses hautes et massives murailles de pierre. Le honmaru (enceinte principale) est entouré de douves et relié au ninomaru (seconde enceinte) uniquement par un « pont-couloir ». Bien que cette conception présentât des faiblesses défensives, elle conféra au château de Shimabara un caractère architectural singulier.
À l’époque d’Edo, le château servait de centre politique et militaire du domaine de Shimabara, gouverné par le clan Matsukura avec un revenu de 40 000 koku. La construction d’envergure comprenait un donjon et quarante-neuf tourelles, tous édifiés en pierre. Toutefois, la mobilisation excessive de main-d’œuvre et de ressources pour l’édification devint l’une des causes du soulèvement paysan. Le donjon était une tour indépendante à cinq étages de type sotōgata, au style sobre, dépourvu de pignons décoratifs karahafu. L’étage supérieur, initialement entouré de balustrades, fut ensuite fermé par des planches de bois, donnant une allure proche du style dit « Tang » (karazukuri).
Après la restauration de Meiji, le château fut démantelé et la plupart de ses bâtiments détruits. Aujourd’hui, le donjon, plusieurs tourelles et de longs murs ont été reconstruits dans le honmaru, le donjon servant désormais de musée. Les visiteurs peuvent y découvrir plusieurs expositions, notamment le musée du christianisme (Kirishitan shiryōkan), le musée d’histoire locale et le musée folklorique, retraçant la richesse historique et culturelle de la région de Shimabara.
Les murailles et les douves encore conservées dégagent une forte atmosphère historique. Autrefois, des lotus y étaient cultivés, et l’on y organisait même une « fête de la récolte du lotus », devenue une tradition locale singulière.
Selon la légende, le clan Matsukura projetait initialement de bâtir la forteresse à Imamura, mais un rêve divin leur indiqua : « Au nord se trouve une colline appelée Morio. Comparée à Imamura, elle sera le lieu prospère pour y construire un château. » Ainsi, la forteresse fut érigée sur la colline de Morio. Fait remarquable, lors de la grande catastrophe de Shimabara en 1792 (l’éruption du mont Unzen), le château subit très peu de dommages, ce qui lui valut de grands éloges dans le Shimabara Taibenki (Chroniques de la grande catastrophe de Shimabara).
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