
Le quartier chinois de Nagasaki Shinchi est situé à Shinchi-machi, au cœur de la ville de Nagasaki. Il constitue l’un des trois grands quartiers chinois du Japon, aux côtés de celui de Yokohama et de Nankinmachi à Kobe. Bien que de taille modeste—environ 150 mètres de long et 120 mètres de large—il concentre une atmosphère chinoise riche et authentique. Le quartier adopte une structure quadrilatérale : bordé par la rivière Dōza au nord-est et par la rue Fukken au sud-ouest, avec deux rues principales qui se croisent en son centre. Chacune des quatre entrées est ornée d’un portique de style chinois, conçu selon les concepts des Quatre Symboles et des Cinq Éléments, symbolisant bonheur et paix.
Aujourd’hui, le quartier compte environ 40 restaurants chinois et boutiques spécialisées proposant des dim sum, des condiments, du thé, de l’artisanat et des souvenirs. C’est un lieu incontournable pour découvrir une atmosphère exotique. Sur le plan culinaire, les spécialités locales de Nagasaki—le Champon (soupe de nouilles) et le Sara Udon (nouilles frites croustillantes)—sont nées ici, et de nombreux établissements perpétuent encore leur saveur authentique.
Le quartier chinois de Nagasaki est également un espace culturel majeur. Chaque année, pendant le Nouvel An lunaire, il devient, avec le parc Minato, l’un des sites principaux du Festival des Lanternes de Nagasaki. Des milliers de lanternes rouges illuminent les rues à la nuit tombée, transformant le quartier en un univers féérique. Lors de la fête de la mi-automne, plus d’un millier de lanternes jaunes sont suspendues, symbolisant la réunion familiale et l’abondance, plongeant le quartier dans une atmosphère festive.
L’histoire du quartier chinois de Nagasaki remonte au XVIIᵉ siècle. Sous la période Edo, lorsque le Japon adopta la politique de fermeture du pays, Nagasaki devint le seul port ouvert au commerce extérieur. Les marchands chinois commencèrent à s’y installer mais furent d’abord cantonnés dans le Tojin Yashiki (résidence chinoise). Après un incendie ayant causé de lourdes pertes de marchandises, le gouvernement fit remblayer la mer devant la résidence pour y construire des entrepôts. Ce terrain nouvellement gagné sur la mer fut appelé « Shinchi » (nouvelle terre). Après la fin de l’isolement du Japon en 1858, les restrictions de résidence imposées aux Chinois furent levées, et de nombreux commerçants vinrent s’installer à Shinchi, donnant naissance au quartier chinois actuel.
Aujourd’hui, le quartier chinois de Nagasaki Shinchi est non seulement une vitrine de la culture culinaire, mais aussi un repère historique important témoignant des échanges sino-japonais. En entrant dans le quartier, ses portiques rouges, ses rues pavées et ses innombrables restaurants chinois offrent l’impression d’être transporté à l’étranger, tout en restant intimement lié à l’histoire et à la culture de Nagasaki.