
Le château d’Ōzu (Ōzu-jō), situé dans l’actuelle ville d’Ōzu, préfecture d’Ehime, était autrefois une forteresse de la région d’Ōzu, dans le district de Kita de l’ancienne province d’Iyo. Au fil de son histoire, le château a porté plusieurs noms, dont château de Jizōgatake, château de Hishi et château d’Ōtsu (ancien nom d’Ōzu), illustrant la diversité de ses appellations et transformations historiques.
Bien que situé dans une zone relativement éloignée, Ōzu a de tout temps été un carrefour stratégique. Les routes d’Ōzu et d’Uwajima s’y croisaient, formant un axe nord-sud essentiel traversant l’Iyo ; vers l’est, les routes franchissaient les monts du Shikoku pour rejoindre la province de Tosa, tandis qu’à l’ouest elles menaient au port extérieur de Yawatahama (actuelle ville de Yawatahama). Ces voies firent d’Ōzu un centre vital pour le transport et la logistique.
Le château fut d’abord construit par le clan Utsunomiya d’Iyo, sur le mont Jizōgatake, à la confluence des rivières Hijikawa et Kumekawa, ce qui lui valut son premier nom, château de Jizōgatake. Au début de l’époque d’Edo, le célèbre bâtisseur de châteaux et stratège Tōdō Takatora, entre autres, entreprit d’importantes rénovations, établissant l’ossature complète d’un château japonais de l’époque moderne. Ōzu devint ainsi un bastion à la fois fonctionnel et symbolique, centre politique et militaire de son temps. Avec la création du domaine d’Ōzu, la ville castrale alentour prospéra et s’imposa comme centre politique et économique régional.
Après la restauration de Meiji, le château d’Ōzu perdit progressivement sa fonction administrative. Toutefois, grâce aux efforts de préservation des habitants, plusieurs structures ont été conservées. Parmi elles, quatre yagura (tourelles), dont le Daidokoro Yagura et le Minamisumi Yagura, sont classées biens culturels importants du Japon, tandis que l’ensemble du site est inscrit comme site historique préfectoral d’Ehime. Fait particulièrement marquant : en 2004 (ère Heisei 16), grâce à une campagne de financement menée par les citoyens, le tenshu (donjon principal) à quatre étages et quatre niveaux fut reconstruit en bois, restituant fidèlement l’architecture de l’époque d’Edo. Ōzu est ainsi l’un des rares châteaux japonais dont le donjon a été recréé de manière authentique en bois.
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