
Le château de Nakagusuku (Nakagusuku-jō), situé à la frontière entre les villages de Nakagusuku et Kitanakagusuku au centre de l’île d’Okinawa, est un célèbre gusuku (forteresse des Ryūkyū) datant de l’époque du royaume de Ryūkyū. Il fait partie du patrimoine mondial de l’UNESCO sous l’appellation « Sites Gusuku et biens associés du royaume des Ryūkyū » et figure également parmi les 100 châteaux remarquables du Japon. Sa construction remonte au XVe siècle et il est étroitement lié au seigneur Gosamaru, général renommé sous le règne du roi Shō Taikyū.
Le site est établi sur une colline d’environ 160 mètres d’altitude, profitant d’une topographie naturellement défensive. Depuis ses remparts, on peut admirer la mer de Chine orientale à l’ouest et, à l’est, la baie de Nakagusuku ainsi que l’océan Pacifique, avec une vue s’étendant jusqu’aux îles au large. Grâce à son remarquable état de conservation, le château de Nakagusuku est considéré comme « les vestiges de gusuku les mieux préservés ».
Les origines précises du château restent inconnues, mais il aurait été fondé à la fin du XIVᵉ siècle par un aji (seigneur local) de Nakagusuku. Vers 1440, Gosamaru s’y installa depuis le château de Zakimi et fit agrandir la forteresse en ajoutant les enceintes nord et troisième, lui donnant son envergure actuelle. Les murailles présentent diverses techniques de maçonnerie : nozura-zumi (pierres brutes empilées), nuno-zumi (pierres disposées en assises régulières) et le raffiné aikata-zumi (appareillage polygonal en écaille de tortue), témoignant de l’excellence des tailleurs de pierre de l’époque. Certaines portes adoptent la forme rare d’arcs de pierre.
En 1458, Gosamaru se donna la mort à la suite de luttes de pouvoir. Bien qu’ayant perdu son seigneur, le château resta un point stratégique pour le gouvernement royal. Sous la domination du domaine de Satsuma, on raconte que des fonctionnaires s’y cachaient parfois pour échapper à l’attention des envoyés chinois. Au XIXᵉ siècle, le commodore américain Perry visita les lieux, admirant la technique des murailles et la décrivant en détail dans son Narrative of the Expedition of an American Squadron to the China Seas and Japan.
Alors que de nombreux biens culturels d’Okinawa furent détruits durant la bataille d’Okinawa, le château de Nakagusuku subit relativement peu de dommages et conserva la majorité de ses structures. Il fut classé site historique national en 1972, lors de la rétrocession d’Okinawa au Japon, puis inscrit au patrimoine mondial en 2000. Aujourd’hui, il fait toujours l’objet de travaux de restauration et se distingue aussi par ses paysages floraux, notamment en automne et en hiver lorsque les ruines s’illuminent des fleurs jaunes éclatantes de tsuwabuki (ligulaire), conférant un charme supplémentaire à cette forteresse ancestrale.
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