
Le château de Saga (anciennement appelé Saga-jō ou Saka-jō) se situe au centre de l’actuelle ville de Saga. Construit au début de l’époque d’Edo comme résidence du clan Nabeshima, seigneurs du domaine de Saga, il succède au château de Murauchi, édifié par le clan Ryūzōji durant l’époque Sengoku. Sous l’ère Keichō (1596–1615), il fut agrandi et réaménagé à grande échelle pour devenir la forteresse que l’on connaît aujourd’hui.
Contrairement à de nombreux châteaux japonais célèbres aux imposants murs de pierre, le château de Saga se distingue par ses remparts de terre (dorui) et son large fossé de plus de 50 mètres de largeur. Afin de dissimuler l’intérieur, on planta des pins et des camphriers au sommet des levées, donnant l’impression que la forteresse se fondait dans la forêt. Cela lui valut le surnom de « Shizumi-jō » (le château englouti). Son système défensif reposait aussi sur la maîtrise de l’eau : en cas d’attaque, l’on pouvait détourner les eaux de la rivière Dobufuse afin d’inonder toutes les zones situées hors du honmaru (enceinte principale), créant ainsi une barrière naturelle.
Toutefois, en comparant les plans de construction de l’ère Keichō (Keichō Otsumi-ezu) aux cartes ultérieures de la ville castrale, on constate que le château de Saga différait de sa conception initiale : le nombre de yagura (tourelles) avait été réduit, et les murailles de pierre du honmaru et du ninomaru simplifiées. Les chercheurs estiment donc qu’il s’agissait d’un château « inachevé ».
À l’époque d’Edo, la ville castrale prospéra grâce au passage de la route de Nagasaki (Nagasaki Kaidō) reliant Kokura et Nagasaki. Le réseau de canaux à l’intérieur et à l’extérieur du château jouait un rôle à la fois défensif et domestique, protégeant la forteresse tout en fournissant de l’eau aux habitants.
À l’ère Meiji, le château fut gravement endommagé lors de la rébellion de Saga (1874). Le palais du honmaru et la plupart des bâtiments furent détruits par le feu, ne laissant subsister que la porte Shachi-no-mon et sa tourelle attenante, aujourd’hui classées biens culturels importants du Japon. Le tenshu (donjon principal) avait déjà disparu dans un incendie à l’époque Kyōhō (1716–1736). Des recherches récentes suggèrent que ce donjon aurait été d’une taille comparable, voire supérieure, à celui du château de Kokura.
De nos jours, les vestiges du château de Saga ont été aménagés en parc du château de Saga. Le palais du honmaru a été reconstruit en bois dans les années 2000 et abrite désormais le musée historique du château de Saga, permettant aux visiteurs de découvrir l’histoire du domaine et la culture locale. Les remparts de terre restaurés et une partie du fossé est rappellent son faste d’antan. Quant au ninomaru, il accueille désormais la préfecture, un musée d’art, un musée historique et des établissements scolaires, faisant du site, encore aujourd’hui, le centre politique, culturel et administratif de la préfecture de Saga.
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